Forcément je suis touché par la mort de l'Abbé Pierre. Adolescent, j'avais été particulièrement ému par le film "Hiver 54". Ce film qui retrace l'engagement d'un homme de combat a certainement contribué à ma prise de conscience politique.
Plus tard, je me suis retrouvé à ses côtés à une réquisition d'immeuble, rue du Dragon à Paris. Je me souviens de cet homme déjà fatigué, assis sur un tabouret dans la rue et dans le froid aux côtés de ces mal-logés...C'était il y a près de 10 ans...
Enfin, lorsque j'ai été chef de cabinet adjoint au Ministère du logement en 2001-2002, j'ai visité un centre Emmaus aux côtés de la ministre Marie-Noelle Lienemann. J'ai été frappé par la détermination et le sens du devoir de ces nombreux professionnels et bénévoles.
Je voulais ici rendre hommage, à ma façon, sur ce blog à cet individu qui a éclairé les consciences, été un guide pour de nombreux citoyens.
Je ressens comme une certaine hypocrise à cet hommage unanime. La crise du logement n'est pas résolue et elle est même au coeur de la campagne présidentielle. Cela m'agace un peu de voir certains politiques pleurer sur l'Abbé Pierre tout en refusant de créer suffisamment de logements pour enfin faire en sorte qu'il n'existe plus de sans-domiciles fixes au 21ème siècle en France.
Au-delà de l'émotion, il faut reprendre le flambeau du combat de l'Abbé Pierre: que chaque être humain puisse vivre dans la dignité.
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